Les constructions suivantes ne servent
pas de lieux de culte. Mais, la forge exceptée, leurs façades sont fréquemment
ornées de symboles ayant trait à la fertilité, une des préoccupations
majeures des cultes Dogon. Lors de la fondation d'un village, le Togu
Na et la maison des femmes en règles sont érigés en premier.
Togu Na : C'est une construction
ouverte faite d'une série de piliers qui soutiennent un toit de tiges
de mil. Le plafond est bas et il n'est pas possible de s'y tenir debout.
Les femmes n'y ont pas accès. C'est un endroit ombragé où les hommes
discutent des affaires du village. Ils s'y reposent et y font des travaux
manuels : fabrication de cordes et de paniers, etc... Un village possède
autant de Togu Na qu'il abrite de Ginnas, c'est-à-dire, de lignages
différents.
Dans la plaine du Séno, les piliers des
Togu Na sont en bois. Ils sont ornés de représentations de masques et
de symboles de fécondité : des hommes et des femmes aux organes sexuels
disproportionnés. De style archaïque, les anciens piliers dégagent une
puissance que les nouveaux semblent avoir perdu. La plupart des vieux
piliers ont été volés afin d'alimenter le commerce de l'art africain.
Au début, les propriétaires pensaient pouvoir endiguer ce phénomène
en coupant, par exemple, les seins proéminents des représentations
féminines. Ce fut une tentative vaine. L'ancien Togu Na de Madougou
est encore intact. Chez d'autres, des piliers de différentes provenances
ont été réaménagés. L'ancien Togu
Na de Youdiou a été ravagé par les vols. Voici comment les voleurs
s'y prennent : pendant la saison des pluies les villageois travaillent
aux champs et la nuit venue, dorment d'un sommeil profond. C'est alors,
sous couvert du bruit des intempéries, que les voleurs passent à l'action.
Sur le plateau et dans la falaise, les Togu Na ont des piliers faits
de pierres et de terre. Parfois ils sont supportés par un mur circulaire
en pierre.
voir :
- Tito
& Sandro Spini "Togu Na - 1977"
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