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Rites funéraires & saisonniers : les danses masquées se pratiquent à l'occasion de rites funéraires. Elles sont régies par la «Société des Masques». Celle-ci regroupe tous les hommes circoncis, jeunes et vieux. Elle n'a pas d'édifice architectural comme lieu de culte. Les masques sont des «choses» de la brousse. Rites et sacrifices se font dans une grotte hors du village. Aux temps mythiques, la mort n'existait pas. Les hommes se métamorphosaient en serpent. Pourtant, suite à la transgression d'un interdit, les Dogon s’exposèrent à la mort. La Société des Masques célèbre le culte de Dyongou Serou, premier ancêtre mort sous la forme d’un serpent. Depuis, la mort fut transmise aux hommes par contagion. Lors des funérailles d’un homme, les masques sortent de leur grotte et envahissent le village. Ils attirent le défunt hors de sa maison et, le soir venu, retournent en brousse suivis de son âme. De nombreux visiteurs viennent présenter leurs condoléances à la famille du défunt. Danses et combats fictifs se succèdent jour et nuit. Des chants retracent la vie et les exploits du défunt et d’autres encore renvoient à l’histoire locale du village. Villageois et visiteurs miment des combats sur la place publique et sur le toit en terrasse du défunt. Ce sont des combats dirigés contre l'ancien ennemi peul. On tire des coups de fusils à blanc et on se bat avec boucliers, lances et torches. L’écho de la falaise renvoie les détonations. Le bruit est assourdissant et la poudre à fusil enveloppe les participants d’un nuage de fumée. Des effets personnels du défunt sont déposés sur le toit en terrasse de sa maison. S’il s’agit d’un ancien combattant, un mannequin à son effigie avec casque et uniforme militaire est placé en évidence. Ses veuves dansent devant la porte d’entrée et tiennent au-dessus de leur tête des calebasses brisées, qui ne serviront plus au repas de leur mari. Quelques dignitaires et proches parents montent sur le toit et y font le sacrifice d'un bouc. A Koundou, un homme castre le bouc, l’égorge et jette sa dépouille à terre. Ce sacrifice est nécessaire pour que le mort puisse renaître sous forme d’ancêtre. Ensuite, c'est au tour des masques de monter sur le toit. Ils y dansent et rendent un dernier hommage au mort. C'est alors qu'un membre proche du défunt, resté seul sur la terrasse, s'agenouille, gratte le sol de ses mains et jette la poussière par-dessus sa tête. Il est à la recherche d'une part de l'âme du défunt qui retournera bientôt dans un nouveau-né. La transmission de l’âme d'un défunt à un descendant est une forme de réincarnation. A l'âge adulte, celui-ci devra régulièrement donner à boire à l'âme de son parent sur l'autel des ancêtres. Le monde des vivants est un endroit dangereux et instable. C'est en prenant soin de son parent disparu que le répondant bénéficiera de son soutient.


   

Architecture dogon - la Ginna : La structure sociale des villages dogon est patrilinéaire. Elle s’articule autour de la grande famille dans laquelle l’autorité du patriarche s’exerce sur l’ensemble de ses membres. Tous vivent dans des concessions qui s’ordonnent autour de la Ginna, la demeure du patriarche (Ginna Banga). C’est la maison du fondateur du village; le doyen parmi ses successeurs y habite. Un grand village se compose de plusieurs quartiers, dont chacun est doté d’une Ginna, construction à étages dont la façade est ornée de rangées de niches superposées. Dans un grenier s’ouvrant sur le toit en terrasse se trouve l’autel des ancêtres (Wagem): un ensemble de poteries, dont chacune correspond à l’âme d’un ancêtre qui vient s’y abreuver. On y commémore des morts récents et des ancêtres d’un lointain passé dont personne ne se souvient.


   

Architecture traditionnelle malienne


   

Art rupestre en pays dogon : Le Sahara regorge de gravures rupestres du Néolithique. Elles nous dévoilent la faune et les activités humaines d’alors: animaux sauvages, parties de chasse, scènes pastorales, etc. Nombre de travaux leur ont été consacrés. Par contre, l’art rupestre du pays dogon est mal documenté: à ce jour, l’existence de gravures et de peintures remontant au Néolithique n’a pas été démontré. Elles semblent appartenir à des temps bien plus récents. On n’y décèle que peu de scènes figuratives; elles sont surtout faites de figures géométriques. Parfois, on y distingue des figures humaines stylisées à l’extrême. Mais en l’absence de datations, il est difficile de distinguer les œuvres pré-dogon de celles qui datent du temps où envahisseurs et populations autochtones se partageaient un même territoire. Et que dire de leurs auteurs et de leur appartenance ethnique? Aussi, la signification et l’usage rituel de cette forme d’art nous sont inconnus. Aujourd’hui, la peinture sur roche se pratique encore: rites de circoncision et rites liés aux masques. Ainsi nous pouvons nous faire une idée du contexte dans lequel cette forme d’art s’inscrit. Reste à savoir si une discipline telle l’ethnoarchéologie serait encore en mesure de faire parler l’art rupestre des temps anciens?