Plateau Makou (Pignari) : Makou est niché sur un piton rocheux qui domine la plaine. Le village est désormais abandonné et ses habitants se sont installés en contrebas du rocher. Le manque d’eau oblige les adultes à chercher du travail à Mopti où la plupart sont employés dans les rizières. Le vieux village se dégrade rapidement. Les pluies saisonnières ne sont pas seules en cause : les poutres des vieilles maisons sont réutilisées dans les nouvelles constructions de la plaine. L’architecture du vieux Makou ressemble au style de Nando. Mais plus étonnante encore est l’histoire que les vieux racontent au sujet de leur mosquée. La légende du géant de Nando refait surface. La construction de la mosquée de Makou aurait précédé celle de Nando et le même géant en serait le bâtisseur. Le Togu Na où il se reposait est encore en place. De façon générale, on peut se demander comment naissent et de quand datent mythes et légendes ? Les habitants de Makou sont des Karambé. L’arrivée de leur clan dans la région remonterait au 17e siècle (Gilles Holder, Poussière, ô poussière ! La Cité-État sama du pays dogon, Mali). Si la fondation de la mosquée ne peut leur être attribuée, sont-ils alors les créateurs du mythe ou se sont-ils approprié une histoire qui, au départ, n’était pas la leur ? Faute d’entretien, la mosquée de Makou subira le même sort que le reste du village. Ce serait une grande perte pour l’histoire de la région.










Plateau Makou (Pignari) : The old village is nestled on top of a detached hill that looks down upon the plain below. It has now been abandoned by its inhabitants who resettled at the hill’s foot. Lack of water causes most adults to migrate to Mopti where work can be found in the paddy fields. The ancient village turns into ruins. This is not only caused by the seasonal rains but also by the recovery of old wooden beams that are recycled in the villagers’ new homes in the plain. The architecture of the old Makou resembles the one at Nando. But what is even more incredible is the story the elderly tell about their mosque. The legend of Nando’s giant resurfaces again. As tradition has it, the mosque was built prior to the one at Nando. This same giant was its master builder. The Togu Na where he used to rest is still in place. In a general sense, one may ask how and when do myths and legends come into being ? Makou’s inhabitants belong to the Karambe clan. Their arrival in the region is said to go back to the 17th century (Gilles Holder, Poussière, ô pous-sière ! La Cité-État sama du pays dogon, Mali). If the mosque’s foundation cannot be attributed to them, could they then still be the creators of the myth or did they take over a story which was initially not their own ? If it is not maintained, Makou’s mosque may suffer the same fate as the rest of the old village. It would be a great loss to the history of the region.