Plateau Nando (Pignari) : Nando se cache au creux d’un vallon. La mosquée du village est à nulle autre pareille. On dit que sa fondation remonte au 12e siècle, ou du moins qu’elle date d’avant l’érection des mosquées de Djenné et Tombouctou. En ces temps reculés, des populations dites « tellem » occupaient la falaise de Bandiagara. A ce jour, nombre d'interrogations subsistent quant aux circonstances de sa construction. Plusieurs légendes relatent ses origines. L’une d’elles dit qu’elle tomba du ciel, une autre mentionne un géant qui la bâtit en une semaine. Une troisième nous dit qu’en ces temps lointains la région était en proie à des violences. Un jour Nando fut abandonné. Un marabout et ses élèves s’installèrent dans le village désert et y érigèrent une mosquée. La paix revenue, les villageois revinrent et chassèrent le marabout. La mosquée, par contre, fut sauvegardée. Ce que ces trois histoires ont en commun, c’est l’apparition subite d’une mosquée avant même que la foi musulmane ne se soit véritablement répandue dans la région. Elle est apparue telle une révélation. Au 12e siècle, la seule ville du voisinage déjà convertie à l'islam était Dia sur le Diaka (bras du fleuve Niger). La mosquée de Nando est construite en pierre, terre et bois. La pierre est le matériau de prédilection au pays dogon. Tandis que les villages du fleuve sont en banco, les maisons et mosquées du plateau et de la falaise allient la pierre et la terre crue. La mosquée de Nando est unique de par son architecture. Des pilastres sont incorporés aux quatre faces de l’édifice et les bords du toit en terrasse sont surmontés de pinacles qui se terminent en pointes multiples. Un muret du même style, avec portails en arc et pinacles en pointe, fait le tour de la bâtisse. Au fil des crépissages annuels, l’extérieur de la mosquée a pris l’apparence d’un édifice où se mêlent influences musulmanes et animistes. Les bas-reliefs qui décorent les parois intérieures de la mosquée représentent des thèmes du Coran. L’on y voit une balance qui, paraît-il, pèse les âmes des morts afin de déterminer qui ira en enfer et qui au paradis.










Plateau Nando (Pignari) : The village of Nando lies nestled in a small valley. Its mosque is different from any other of its kind. It is believed it was built in the 12th century. Or at least its foundation predates the building of the Djenne and Timbuktu mosques. In those early days the Bandiagara escarpment was inhabited by populations known as « Tellem ». Today, many questions remain unanswered as to the circumstances of its construction. Legends give various accounts of its origin. One story goes that it fell from the skies and another mentions a giant who built the mosque within a week. Still another legend has it that in those ancient times the region was often prey to violence. One day Nando was left abandoned until a marabout and his students took up residence there and built the mosque. With the return of peace, the villagers came back and drove the marabout away but they kept the mosque. What all these stories have in common is the sudden appearance of a mosque that precedes the spread of the Muslim faith in the region. It looks as though it came as a revelation. In the 12th century, the only town nearby already converted to Islam was Dia on the Diaka (arm of the Niger river). The mosque of Nando is built out of earth, wood and stone. The latter is the favourite building material in Dogon country. Whereas villages along the river are made of mud, houses and mosques on the plateau and in the cliff area combine stone with earth. And yet the mosque of Nando is unique by its architecture. Pilasters are incorporated into all four sides of the façade and the edges of its roof terrace are surmounted by multiple head pinnacles. A low wall of similar style, with arched entrances and pointed pinnacles, surrounds the building. After many seasonal mud plasterings, the mosque has taken up the appearance of an edifice that has undergone Muslim and animist influences. Its inner walls are Islamic in design and are decorated with themes from the Koran. One can see a pair of scales that are believed to be weighing the souls of the dead so as to determine who will go to heaven or hell.