Tiogou : Arou et Domno se partagent le village de Tiogou. Leur patronyme est « Sangara ». Les noms de famille se rapportent aux circonstances d'arrivée des migrants dans leur nouvel habitat. L’ethnologue Solange de Ganay raconte que du temps où Tiogou fut érigé, la grêle se mit à tomber. Les villageois mirent des grêlons dans un panier et s’étonnèrent de les voir fondre. Depuis on les surnomma « sanana anam », c’est-à-dire « homme de la grêle » (Les devises des Dogon). Aujourd’hui, cette histoire n’est pas reniée mais le nom de Sangara se réfère plutôt au point d’eau où les fondateurs Arou du village originel s’installèrent en premier. L’ancien Tiogou et un village Domno du nom de « Won » se partageaient une vallée à l’écart du reste du pays. Après moult conflits avec leurs belliqueux voisins Ono de Koundou, Arou et Domno quittèrent leur vallée pour un endroit plus sûr. Non loin de leur ancien territoire, ils rencontrèrent un vieil homme du nom d’Amori et lui demandèrent la permission de s’installer sur ses terres. Il habitait dans un village aujourd’hui disparu du nom de Goumosongo. L’endroit était habité par des Dogon descendant des Yébèm. Les Yébèm sont des génies invisibles vivant en brousse. Mais les Dogon les assimilent aussi à un vieux fonds de peuplement reconnu comme le véritable détenteur du sol. L’idée que les Dogon ont eu des interactions avec des populations autochtones, qu’elles soient surnaturelles ou non, est très largement répandue. Mythes, croyances et histoire se fondent en un seul récit. A présent, Tiogou se situe près du village disparu de Goumosongo.




Tiogou: Tiogou belongs to the Arou and Domno tribes. Their patronymic name is « Sangara ». Family names refer to events surrounding the arrival of migrants in their new homeland. Ethnologist Solange de Ganay explains that a hailstorm broke out at the time Tiogou was set up. The villagers wanted to keep some hailstones in a basket and were dumbfounded to see them melt. Since then they were nicknamed « sanana anam ». It means « man of hailstones » (Les devises des Dogon). Today, this story is not rejected but the name of « Sangara » rather refers to a water spring where the Arou of the former village of Tiogou settled down first. They had to share a remote valley with another village named « Won » that was inhabited by the Domno. Endless conflicts with their bellicose Ono neighbours at Koundou, forced the Domno and Arou to leave their valley for a safer location not too far from their former homes. Upon arrival they met with an old man named Amori and asked for his permisson to settle in the area. He lived in the now long gone village of Goumosongo. It was a Dogon village of Yebem descent. The latter are invisible bush spirits. But to the Dogon, they are also an extinct indigenous people who were the first true owners of the land. It is a widely spread belief that the Dogon are related to some degree to those who preceded them, be they supernatural or not. History, myths and beliefs merge into a single narrative. Today’s Tiogou is situated not far from where Goumosongo once stood.