Masque Dyodyonune (guérisseur) : La brousse abrite des esprits bienfaisants et maléfiques qui vivent dans des mondes parallèles à celui des hommes. Ils se déplacent avec les vents qui balayent le plateau et la falaise. Y errent aussi les âmes damnées des morts qui ne peuvent atteindre le pays des ancêtres. Parmi toutes ces forces, certaines sont nuisibles à l’homme et causent maladies et troubles mentaux. Sacrifices et rites de protection permettent aux guérisseurs de communiquer avec le monde des esprits et de manipuler les forces surnaturelles afin de soulager les souffrances du genre humain. Ils connaissent vertus et pouvoirs des plantes de la brousse, qui peuvent servir de remèdes ou de poisons. Les guérisseurs inspirent donc crainte et respect. Mais, comme la pantomime du masque chasseur, la danse du masque guérisseur est de nature à amuser les spectateurs. Il leur parle et propose des remèdes contre toutes sortes de maux. Se pourrait-il que le rôle satirique que jouent les masques chasseur et guérisseur soit une façon d’exorciser temporairement les craintes qu’inspirent ces « maîtres de la brousse » ? Leur va-et-vient entre l’espace villageois et le monde imprévisible de la brousse leur procure une aura de mystère. Ils ont des liens avec le surnaturel et la pratique de la magie leur confère un pouvoir sur le monde animal et humain.

Le masque guérisseur est surmonté de plusieurs figurines anthropomorphes. Quel sens faut-il leur donner ? Les masques peuvent avoir des significations multiples qui se réfèrent à la mythologie, à l’histoire ou encore à l’organisation sociale. Les guérisseurs, tout comme les prêtres du Binou, manipulent des statuettes dans le cadre de leurs activités magiques. Rien d’étonnant donc que ce masque soit pourvu de tels objets.





Dyodyonune mask (healer): The bush is inhabited by good and evil spirits who live in worlds parallel to that of the living. They move with the winds that sweep across the plateau, the cliff and the plains. The spirits of the dead who are prevented from reaching the land of the ancestors are also thought to roam about the bush. Some of these invisible forces are harmful to the living and cause diseases and mental illnesses. Sacrifices and protection rites enable healers to manipulate the supernatural world so as to alleviate human suffering. They also know the virtues and powers of medicinal bush plants. They can be used as remedies or poison. Healers thus inspire fear and respect. But just like the pantomime of the hunter mask, the healer mask’s dance is ludicrous. It speaks to the audience and offers remedies for a variety of health problems. Could it be that the satirical role played by the hunter and healer masks is meant to temporarily exorcise the fears that these « masters of the bush » inspire ? They freely move between the secure village space and the unpredictable world of the bush. An aura of mystery and danger surrounds them. They have links with the supernatural and are well versed in magical practices which give them power over the animal and human world.

The healer mask is topped by several anthropomorphic figurines. But what is their meaning ? Masks bear multiple significances which refer to mythology, history or social organization. Healers, just like Binou priests, manipulate statuettes as part of their magical activities. A mask topped by such objects is therefore not surprising in itself.