Sangha - Sanaguroy à Ogol Ley (Tabda) : Les masques dogon ont été décrits abondamment dans la littérature ethnographique. Lors des funérailles d'un homme, les masques sortent de leur grotte, envahissent le village, attirent le défunt hors de sa maison et retournent en brousse suivis de son âme. Ils ont pour mission d'aider les morts à trouver le chemin vers l'au-delà. Il existe pourtant d'autres rituels masqués qui n'ont pas connu les mêmes faveurs des ethnologues. Celui du Sanaguroy en est un exemple. Seuls quelques rares auteurs tels que Marcel Griaule, Eric Jolly et Polly Richards s'y sont intéressés. La description qui suit est une variante de celle des auteurs précités. Les traditions dogon ne sont pas homogènes et varient de village en village. A Ogol Ley (quartier Tabda), le costume du Sanaguroy est fait de feuilles de figuier et de Sa (Lannea Microcarpa). C'est vers août/septembre qu'un sacrifice (pâte de mil et poulets) est offert sur l'autel "Mono Pegu" à côté d'un grand baobab du nom de Oroy ("petit baobab"). Cet autel se trouve en bordure de village et donne sur le champ du hogon. Le sacrifice a pour but de chasser maladies et mauvais esprits hors du village. A cette occasion notables et adultes se réunissent et boivent de la bière de mil. La consommation de la bière n'est pas seulement un événement festif mais aussi un acte quasi religieux. Dans la vidéo, l'on voit aussi le hogon (l'homme au bonnet rouge) et le prêtre du Binou. Les jeunes danseurs Sanaguroy recoivent leur part de bière. Après en avoir bu, ils se revêtent de leurs costumes en feuilles et pénètrent le village. Munis de verges, ils se baladent dans une dédale de ruelles, poussent des cris et sont libres de frapper tous ceux qu'ils rencontrent. Du haut des terrasses, femmes et enfants les provoquent et se moquent d'eux. La période des Sanaguroy prend fin au bout de deux jours. L'ensemble des masques en feuilles sont réunis et l'on en fait un grand masque du nom de Sanaguroy Doungou (Sanaguroy éléphant). Il faut au moins quatre personnes pour transporter l'objet jusqu'à côté de la grotte au masques d'Ogol Ley (celle même où, en saison sèche, les danseurs s'habillent de leurs costumes et de leurs masques de bois lors des rites funéraires). Ensuite, le temps fera son travail; laissé à l'abandon, le Sanaguroy Doungou s'y décomposera.







Sangha - Sanaguroy at Ogol Ley (Tabda): Dogon masks have been widely described in the ethnographic literature. On the occasion of a funeral for a man, they leave their rock shelter, enter the village, attract the deceased out of his house and return to the bush followed by his soul. Their main objective consists in helping the dead find their way to the hereafter. There are other masked rituals, however, which did not receive the same attention from the ethnographic community. The one that concerns the Sanaguroy masquerade is a good example. Only a few authors such as Marcel Griaule, Eric Jolly and Polly Richards have shown interest for this ritual. The description that follows is a variant of the one given by the authors named above. Dogon traditions are not homogenous and vary from village to village. At Ogol Ley (village quarter Tabda), the costume of the Sanaguroy is made of fig and Sa leaves (Lannea Microcarpa). By August/September, a sacrifice of millet paste and of a number of chicken is held on the altar "Mono Pegu" at the foot of a baobab tree named Oroy ("small baobab"). This altar is situated on the edge of the village and gives onto the "field of the hogon". The sacrifice aims at clearing the village from diseases and evil spirits. On this occasion, adults and village notables meet and drink millet beer. The consumption of beer is not just a festive event, it is a near-religious act. In the video, one can see the hogon (the man with the red hat) and the Binou priest. The young Sanaguroy dancers receive their share of millet beer. After having drunk their fill, they dress up in their costumes made of leaves and enter the village. Armed with twigs, they roam through a maze of village alleys, they shout and are at liberty to flog whoever crosses their path. From their roof terraces, women and children try to provoke and make fun of them. The roaming around of the Sanaguroy comes to an end after a two day period of festivities. All of the Sanaguroy costumes are collected and bound together into one big mask called the Sanaguroy Doungou (Sanaguroy elephant). It takes at least four men to carry this large bundle of leaves and branches and leave it at rest within the vicinity of the village's mask shelter (the one where, during the dry season, the dancers get dressed and put on their wooden headpieces for the holding of funerary rites.) Subsequently, time will do its work and the Sanaguroy Doungou will slowly decay.