Le Pays Dogon se divise en trois zones : le plateau, la falaise et la plaine. Le plateau se dresse telle une forteresse à plus de 300 mètres au-dessus d'une plaine qui l'entoure de tous côtés. Il est délimité par une falaise qui s'étend sur plus de 200 kilomètres du sud-ouest au nord-est. Celle-ci domine une plaine qui rejoint le Burkina Faso.

Le peuplement de la région s'est fait par vagues successives. A travers les âges des populations d'horizons divers se sont succédées et se sont partagées, non sans mal, un même territoire. Au fil du temps ces habitants se sont forgés une identité culturelle commune.

La falaise de Bandiagara : La paroi de la falaise est parsemée de grottes. Des surplombs rocheux empêchent la pluie d'y pénétrer. Les prédécesseurs des Dogon y érigèrent, à l'abri des éléments naturels, des constructions cylindriques en terre servant de greniers, sépultures et lieux de culte. Dans les années 60/70, des archéologues néerlandais y effectuèrent des fouilles et mirent en évidence deux cultures distinctes :

La culture Toloy : Un auvent dans la vallée de Tule, non loin de Sangha, abrite des constructions "Toloy". Des tests de datation carbone 14 révèlent que l'implantation Toloy remonte au 3ème/2ème siècle avant notre ère. A part ces quelques édifices, cette civilisation n'a pas laissé d'autres traces.

La Culture Tellem : Par contre, les fouilles ont mis en lumière la richesse de la culture Tellem. L'arrivée de ce peuple dans la falaise remonte au 11ème siècle. Des ossements humains et une foule d'objets ont été répertoriés et analysés : tissus, vanerie, verroteries, perles, labrets, poteries, couteaux, appuie-nuques, etc … Les Dogon, dont l'arrivée dans la falaise date du 14ème siècle, et les Tellem se sont donc partagés un même territoire jusqu'au 15/16ème siècle. Selon la tradition orale, les Tellem se seraient déplacés vers le sud/est et auraient été assimilés aux Kurumba du Burkina Faso. Des études anthropométriques comparatives menées par le Prof. Huizinga, membre de l'équipe de recherche néerlandaise, ont démontré que Tellem et Kurumba n'ont rien en commun. Il est fort probable que sècheresses, famines et maladies sont les causes principales de leur disparition. La plupart des fouilles "Tellem" ont eu lieu dans les environs de Sangha. Pourtant, des grottes avec des constructions anciennes sont éparpillées ailleurs dans la falaise et sur le plateau. En l'absence de recherches archéologiques, il n'est pas possible de déterminer de quand datent ces édifices et qui en étaient les bâtisseurs.


Dogon Country is composed of three zones : the plateau, the cliffs and the lower plains. The plateau rises like an immense fortress to a height of approximately 300 metres above surrounding plains. It is delimited by the Bandiagara escarpment, a cliff of more than 200 km long, which runs from southwest to northeast. The plains of the Seno-Gondo lie to the southeast.

Successive waves of migrants populated the area. Over the ages peoples from different horizons had to share, not without harm, a same territory. With time passing, its inhabitants forged a common cultural identity.

The Bandiagara escarpment : The face of the cliff is strewn with open caves. Overhanging rocks prevent the rain from entering. The predecessors of the Dogon sought protection from the elements and other peoples in these natural shelters. They built cylindrical constructions made of earth which were used, among others, as granaries and graveyards. In the Sixties & Seventies, a team of Dutch archaeologists carried out excavations in the cliff area and brought to the world's attention the existence of two distinct cultures :

The Toloy culture : A large open cave overlooking the Tule valley, near to Sangha, contains a series of ancient constructions. Carbon-14 testing techniques show that these buildings date back to the 3rd and 2nd centuries BC. The "Toloy" left no other traces of their passing.

The Tellem culture : However, further archaeological investigations brought to light the richness of the "Tellem" culture. These peoples reached the Bandiagara escarpment by the 11th century. Skeletal remains and a great many objects could be identified : clothing, household goods, glass jewellery, earthenware, wooden headrests, etc … The Dogon, who reached the cliffs by the 14th century, thus shared with the Tellem the same territory till the 15th/16th century. According to oral tradition, the Tellem moved southeastwards and were supposedly absorbed by the Kurumba of today's Burkina Faso. However, anthropometric studies led by Prof. Huizinga, member of the Dutch research team, demonstrated that the Tellem and the Kurumba have nothing in common. Droughts, famines and diseases are probably the most plausible explanation for their disappearance.

Most of the excavations took place in the Sangha area. And yet there are caves with ancient constructions scattered all over the cliffs and plateau. In absence of further archaeological research, it is not possible to date these structures and to determine who built them.